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dimanche 1 juillet 2012

PHILOSOPHIE DU PROJET -1-


Chapitre 4 
Le primaire : la philosophie de notre projet se révèle 

L’organisation de notre nouvelle vie s’est faite peu à peu, de façon très pragmatique. Nous n’avions en effet pas un plan préconçu d’éducation à la maison, et il ne s’agissait pas pour nous d’un choix idéologique rigide. L’idée qui nous a guidés durant toute la scolarité des filles a été de leur permettre de réintégrer le système scolaire à tout moment. Cela pouvait s’avérer nécessaire pour leur bien, ou du fait d’un événement extérieur qui nous aurait imposé une scolarisation rapide. Il était donc indispensable que notre organisation ressemble peu ou prou à celle de l’école. Bien sûr en primaire, nous avons pu rester très souples, et c’est heureux car sinon ce choix n’aurait présenté qu’un intérêt très limité… faire de l’école sans école, cela eut été stupide.
Mais nous avons cependant compris très vite la nécessité de mettre en place des emplois du temps précis, et de s’y conformer le plus fidèlement possible. Cela s’imposait d’abord pour nous. Je travaillais (et travaille toujours) à plein temps au lycée de Pons, et même si l’emploi du temps d’un professeur agrégé n’est que de 15 heures de présence dans son établissement, il s’accompagne de tout un travail de préparation des cours, de conception des devoirs et de correction des copies qui est important, mais qui présente l’avantage de pouvoir être fait quand on le désire. C’est ainsi que durant toutes ces années, j’ai passé mes soirées jusque fort tard, et tous mes dimanches à faire mon travail professionnel.
Michel quant à lui a une profession libérale et il a pu se permettre de décider de ses moments de liberté en organisant ses rendez-vous en fonction de mon propre emploi du temps au lycée. C’est ainsi que, traditionnellement, je demandais à mon proviseur adjoint d’avoir des cours en priorité le lundi et le jeudi, jours durant lesquels Michel ne travaillait pas. Mes collègues ne me disputaient pas le lundi, habituellement demandé comme jour de liberté, car il permet de compléter le week-end. J’ai par ailleurs la chance d’enseigner une matière « lourde », qui nécessite des cours groupés. J’ai donc toujours eu des emplois du temps compacts, étalés sur six demi-journées maximum. Le reste du temps, au début les filles restaient à la maison avec un travail à faire et à rendre lors de mon retour.
 Quand ce système se révéla mauvais car elles n’étaient pas très efficaces en mon absence, nous pûmes les installer chez Michel, qui avait une pièce disponible à côté de son cabinet. La proximité de leur père, même occupé à faire autre chose, les rendait plus sérieuses. Plus tard, nous profitions de mes demi-journées d’absence pour mettre les cours d’anglais qui furent assurés assez vite par un professeur extérieur. Mais cet emploi du temps s’imposait aussi pour d’autres raisons. Nous avons rapidement décidé de nous répartir les matières, selon nos goûts d’abord, puis selon leur charge horaire ensuite. Au début nous faisions tout tous les deux, un peu au feeling, et cela entraînait des distorsions de méthode dont les filles pâtissaient. C’est en mathématique que le problème est apparu le plus nettement. Michel, dont la logique est plus littéraire que scientifique, abordait les explications d’une façon totalement différente de la mienne, et le décélage de méthode, de logique perturbait complètement Marie. Nous décidâmes de nous spécialiser. En primaire, Michel se chargea de la lecture, de la géographie, et des sciences. J’assumais quant à moi le reste, histoire, maths, grammaire, et les matières artistiques auxquelles nous accordions une grande place.

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