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samedi 20 novembre 2010

L'ERE MONTESSORI -3-

Il est regrettable que le dogmatisme administratif qui oblige tous les enfants à se couler dans un moule moyen supposé éviter d’en favoriser certains et ayant pour but de les aligner tous sur un schéma nivellateur néglige cette donnée primordiale du développement de l’enfant. Sur un laps de temps de 7 ans, une année passée pour les uns à s’ennuyer ou pour les autres à être déjà dépassés, c’est énorme et cela peut avoir des conséquences à long terme parfois désastreuses.
On l’admet volontiers, et encore de moins en moins, pour les enfants en difficulté, on brandit la menace de l’immaturité pour les autres. Il serait sans doute moins facile permettre à chaque enfant de développer ses talents quand ils apparaissent, et on ne peut inventer une école primaire à la carte qui serait sans doute ingérable. Mais reconnaître comme autrefois aux instituteurs, qui sont les premiers observateurs bienveillants de l’enfant, le droit de moduler pour certains l’obligation scolaire, et leur accorder le droit de proposer à certains parents d’accélérer le parcours de leur enfant, serait sans doute une bonne chose. J’entends déjà les protestations de tous poils, je connais bien mes collègues enseignants.
Premier argument, oui mais l’enfant qui a « sauté » une classe manquera forcément un jour de maturité et il sera alors obligé d’en redoubler une autre. C’est en effet la menace permanente qui pésera sur lui tout au long de sa "carrière scolaire", où à chaque conseil de classe les enseignants se pencheront avec commisération sur sa date de naissance et seront prêts à préconiser le redoublement à chaque petit décrochage. En fait, notre système très rigide qui inscrit l’un né en décembre en CP et garde l’autre né trois jours après début janvier en grande section est parfois aveugle. Et nombre de ces enfants jugés immatures sont en fait parfois vraiment trop jeunes, quoique dans la norme. La plupart des cas cités en exemple par le corps enseignant sont en fait ceux d’enfants de la fin de l’année qui, à un moment, ont un retard affectif sur les autres. Il est par contre très rare qu’un enfant qui a réellement sauté une classe se retrouve dans cette situation, car il pose rarement des problèmes dans la suite de sa scolarité, et quand tout marche bien, personne ne pense à regarder sa date de naissance pour se féliciter de cette initiative.

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