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jeudi 28 juin 2012

COMMENT TOUT A VRAIMENT COMMENCE -4-


Il y avait à l’époque, toujours selon ce rapport « 1 263 enfants… instruits au sein de familles dépourvues de tout lien avec les sectes ». J’avoue, qu’étant donné le soin que les services rectoraux mettaient à l’époque pour suivre nos filles non scolarisées, je me demande comment ils pouvaient prétendre savoir si nous faisions partie du premier ou du deuxième lot !! Ces faiblesses de surveillance sont d’ailleurs bien notées par le rapport Carle qui souligne : « Afin d'harmoniser l'attitude des corps d'inspection, qui oscille selon les académies entre un manque de vigilance, faute d'informations, et un repérage attentif et un traitement approprié des situations, l'éducation nationale a d'abord engagé depuis la rentrée scolaire de 1996 une formation de ses inspecteurs (IEN) qui n'a bénéficié pour l'instant qu'à 10 % du corps, soit 500 personnes, et une formation des chefs d'établissement volontaires à partir de la rentrée 1997. » La prise de conscience de l’ampleur du phénomène, plus particulièrement dans le cadre des établissements hors contrat, ou même à l’intérieur de l’éducation nationale elle-même imposait une sensibilisation des personnels, une mobilisation des corps d’inspection, et le renforcement du système de contrôle, assez inefficace à l’époque. « La formation de spécialistes " ès sectes " ne paraissant pas opportune, il conviendrait plutôt de sensibiliser à ce problème l'ensemble des personnels d'éducation dès leur formation initiale. Cet objectif passe à plus court terme par une formation spécifique des conseillers principaux d'éducation, des documentalistes affectés aux centres de documentation et d'information (CDI) qui devraient pouvoir repérer les brochures d'origine sectaire, des personnels médicaux et surtout des infirmières. L'enseignement catholique, via ses directions diocésaines a par ailleurs exprimé son souhait d'être associé à cet effort de formation et de sensibilisation. »
Malgré les dangers relevés, il n’a jamais été question de remettre an cause la liberté de choix laissée aux familles, et la possibilité pour elles d’assurer elles-mêmes l’instruction de leurs enfants. Le rapport relevait même la permanence du phénomène, dont elle soulignait au passage le caractère très marginal (0,3% des enfants de 6 à 16 ans). Jean-Claude Carle notait avec humour : « Autrefois considérée comme un choix pédagogique réfléchi, ou comme une aimable lubie dans les années 70, cette modalité de la scolarité obligatoire prend aujourd'hui un tour inquiétant avec le développement des sectes. » Mais il prenait ensuite la peine de justifier le maintien de la liberté de choix, avec un argument pratique incontournable : « Il reste que l'instruction dans la famille reste une composante incontournable de l'obligation scolaire puisqu'elle concerne notamment les enfants malades et handicapés, ainsi que ceux dont les parents sont itinérants ou expatriés. » Et, toujours pragmatique, il ajoutait : « Enfin, il est vraisemblable que le développement des nouvelles technologies de l'information et de la communication devrait contribuer à renforcer l'importance de l'instruction dans la famille. » Et de conclure que la suppression de la possibilité de laisser les enfants être instruits par la famille était « difficilement compatible avec le principe de la liberté de l'enseignement, tel qu'il a été proclamé par le décret du 29 frimaire an II (19 décembre 1793) qui a aujourd'hui caractère constitutionnel. »


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