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samedi 9 octobre 2010

EDUCATION A LA MAISON 1

« Il faut lui trouver un nom à cette école ». Nous sommes en 1986 ou 87 ; mon ami Frédéric s’étonne de notre initiative toute fraîche de « jouer à la maternelle » avec Marie, et illico, déclare « Fan de loup ! ». « Quoi fan de loup ? » «  Eh bien ce sera le nom de l’école ! » Qu’à cela ne tienne ! Le nom donné aux classes primaires restera celui de cet établissement d’un genre un peu particulier que nous avons lancé ce jour-là ! Ce sera le collège, puis le lycée Fan de Loup, le seul lycée de France, dira plus tard Michel avec une certaine fierté, ayant toujours enregistré 100% de mentions Très Bien au baccalauréat. Voyons, un établissement comme cela, il faut en parler, le faire connaître ! Certes, il a maintenant fermé ses portes, mais il est temps de faire le bilan et, au-delà de la boutade concernant les mentions, de raconter, pour nous, pour nos filles, pour tous ceux qui nous ont aidés, soutenus, critiqués, mis en garde ce qui se passait dans cette classe unique du Lycée Fan de Loup.

Il y a vingt cinq de cela, nous avons entrepris Michel et moi une aventure humaine et familiale dont nous ne mesurions pas pleinement la portée, le choix du nom de l’école en est bien la preuve. Sans qu’il s’agisse d’une véritable décision à long terme concertée ni justifiée par des positions idéologiques particulières, nous avons commencé à assurer nous-même l’instruction de nos filles. C’était au début une simple implication de parents désireux de faire le mieux possible pour leurs enfants, mais cela a vite pris des proportions que nous étions loin de prévoir au début de l’expérience. Nos filles ont maintenant terminé leurs études et sont toutes les deux dans la vie active. Nous sommes tous rentrés « dans la norme », et il me semble  indispensable de faire le point.

Certes il y a d’abord le récit d’une aventure assez hors du commun, originale et qui en a intrigué plus d’un. C’est souvent en effet que des amis sollicitent de nous de détails, des anecdotes, intrigués qu’ils sont par le vécu d’une telle expérience. A cet égard, il y a beaucoup à raconter et les problèmes concrets rencontrés, résolus et souvent surmontés sont multiples et parfois inattendus. C’est une expérience à partager, ne serait-ce que pour la démythifier, et modérer l’enthousiasme de ceux qui regrettent de ne pouvoir nous imiter.

Cette expérience étant terminée, un bilan s’impose et le besoin de faire le point est une nécessité. Ne serait-ce que parce que, tout au long de ces années, nous avons été traités de fous et d’inconscients par nombre de nos proches, qui avaient sans nul doute raison. C’est une sorte de justification a posteriori, sachant que l’issue n’en était pas prévisible, et qu’il nous est agréable, après des années de craintes et d’inquiétudes, sans grand soutien extérieur, de constater que nous n’avions pas fait fausse route.

1 commentaire:

  1. Il y a longtemps que mon Astheval me parlait de "Fan de loup".... Tu m'en as parlé sur la plage de Meschers...
    Ce matin le titre m'a sauté aux yeux alors que je venais de me régaler de l'article sur Raoul et Jean Dufy...
    Je ne sais pas quand j'aurai l'occasion de venir découvrir cette extraordinaire et passionnante, quoique difficile, aventure, mais je vais essayer de venir lire tout ce que tu en dis car cela me passionne, tu t'en doutes sûrement...

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